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Le Conseil d’Etat écarte les mailles du filet social tandis que les plus fortunés passent à travers le filet fiscal

Le Conseil d’Etat place le budget cantonal et le plan financier quadriennal sous le signe de l’équilibre des efforts. Or, il demande de nouveaux sacrifices aux bas et moyens revenus ainsi qu’à la fonction publique, tandis que les individus et les entreprises dont les fortunes et revenus se sont fortement accrus ces dernières décennies ne sont pas mis à contribution. Pour le Parti socialiste, le Conseil d’Etat n’a pas pris la mesure de la nécessaire hausse des recettes et propose des mesures qui accentueront les inégalités. Le Parti socialiste étudiera de manière critique le projet de budget 2019, combattra les mesures injustes et fera des propositions pour augmenter les recettes fiscales et permettre à l’Etat de répondre aux besoins de la population.

Le Conseil d’Etat genevois a présenté aujourd’hui un budget déficitaire à hauteur de 89 millions. Aucune nouvelle prestation significative n’est créée ; la hausse des dépenses est liée à la hausse de la population et à l’augmentation des besoins en prestations publiques. Ceux-ci résultent de la dureté du marché du travail, de l’explosion des inégalités sociales, du vieillissement de la population, des coûts de la santé ou encore de la cherté des logements. Le déficit budgété par le Conseil d’Etat est la conséquence de l’insuffisance structurelle des recettes de l’Etat. Celles-ci n’ont pas suffisamment progressé durant les deux dernières décennies alors que la population genevoise a augmenté de 100’000 habitants. L’Etat doit demander un effort à celles et ceux qui ont vu leurs fortunes et revenus s’accroître fortement durant la même période.

Le Parti socialiste note avec satisfaction que le Conseil d’Etat entend renforcer les moyens de l’administration fiscale pour traiter les déclarations fiscales et lutter contre la fraude fiscale. Il relève que Genève a perdu des centaines de millions en tardant, sous la pression des milieux immobiliers, à mettre en œuvre la réévaluation de la valeur fiscale des biens immobiliers imposée par le droit fédéral. Les Socialistes demandent la mise en œuvre immédiate de cette réforme dans une version plus juste qui pourrait rapporter des dizaines de millions de francs supplémentaires. Cette mesure permettrait de faire face aux besoins accrus de protection de la population, sans nouvelles mesures d’économie.

Le Conseil d’État propose, quant à lui, d’augmenter la taxe personnelle, mesure qui touchera les plus fragiles pour qui chaque franc compte. Il propose également une hausse de la participation aux soins à domicile qui pèsera sur une population économiquement fragile. Le Conseil d’Etat entend réformer l’aide sociale et économiser 45 millions de francs ; le groupe socialiste craint une précarisation supplémentaire d’une population vulnérable que l’Etat doit mieux protéger.

Le Parti socialiste condamne les attaques contre les conditions de travail et les salaires de la fonction publique à hauteur de 79 millions en 2019 et 281 millions sur 4 ans. Les Socialistes déplorent que le Conseil d’Etat utilise, année après année, la fonction publique comme principale variable d’ajustement budgétaire. La volonté de la droite majoritaire d’aligner les conditions de travail des fonctionnaires sur celles du secteur privé s’appuie sur le mythe, largement infondé si l’on examine les statistiques, de fonctionnaires surpayés. Le Parti socialiste souligne que la qualité des prestations est directement dépendante de la capacité de l’Etat à recruter du personnel motivé, compétent et bien formé.

Pour terminer, le Parti socialiste se réjouit de l’avancée des grands projets, tel que le Léman Express, la formation obligatoire et le développement du secteur Praille-Acacias-Vernets (PAV). Les Socialistes travailleront de manière constructive, mais néanmoins critique, sur les grands enjeux de cette législature comme la prévoyance professionnelle et la rémunération des employés de l’Etat ou le projet fiscal 2017.

 

Pour plus d’informations :

  • Carole-Anne Kast, présidente (079 310 48 90)
  • Thomas Wenger, chef de groupe (079 476 69 45),
  • Caroline Marti (079 796 36 23), Christian Dandrès (079 738 23 66), Alberto Velasco (079 373 82 29), député-e-s socialistes à la commission des finances

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