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L’égalité maintenant et partout !

A l’aube d’une grève féministe nationale, les député-e-s socialistes genevois-es déposent 4 objets parlementaires visant à renforcer la lutte contre les inégalités de genre dans toutes les sphères de la société. Elles et ils demanderont ce jeudi le traitement en urgence d’une résolution demandant une meilleure protection des mères contre les licenciements au retour du congé maternité.  

De nouvelles places d’accueil pour permettre à toutes les victimes de violences domestiques de se reconstruire loin de leur agresseur

En constante hausse, les signalements de cas de violence domestique ont atteint en 2018 le plus haut taux enregistré depuis 2009. Les femmes en sont de loin les premières victimes, et ce type spécifique de violence représente pour elles la première cause d’homicide en Suisse. Plusieurs centaines, voire milliers d’entre elles se retrouvent ainsi chaque année prises dans une situation dramatique où, pour s’extraire de cette violence et sortir du joug de leur agresseur, elles n’ont d’autre choix que de quitter leur domicile. Cette décision, éminemment difficile, est rendue d’autant plus ardue que les solutions d’hébergement, même temporaires, manquent cruellement à Genève. Les refuges existants sont surchargés et ont dû refuser près de 500 demandes l’année dernière, ne laissant d’autre alternative à ces femmes que de retourner vivre au côté de leur agresseur. Cette situation est inacceptable et les Socialistes, par le biais d’une motion, invitent le Conseil d’Etat à faire le nécessaire pour que soient ouvertes sans délai de nouvelles places d’accueil pour les personnes victimes de violence domestique. Ces lieux de refuge, dignes, non-stigmatisants et offrant une pleine intimité, doivent permettre aux victimes d’entamer le long chemin de la reconstruction, avec tout le soutien social et psychologique nécessaire.

Un label pour les entreprises qui promeuvent l’égalité femmes-hommes & une meilleure protection des mères au retour du congé maternité

Tout au long de leur parcours professionnel, les femmes subissent des discriminations. La plupart du temps, celles-ci sont directement liées à la parentalité qui, encore aujourd’hui, pèse de tout son poids sur les mères dont il est attendu qu’elles assument, en parallèle de leur activité professionnelle, l’essentiel des tâches domestiques et du travail éducatif. Cette situation se traduit par des parcours en traitillés, ponctués d’interruptions, voire de ruptures, contrastant avec la linéarité que suppose une carrière professionnelle. Au final, cela se matérialise dans des salaires, puis des rentes, significativement plus faibles.

Face à cette injustice, les entreprises peuvent agir pour promouvoir l’égalité femmes-hommes par le biais de diverses mesures : congé paternité ou parental, aménagement du temps de travail (notamment encouragement du temps partiel pour les pères), développement des possibilités de télétravail, solutions de garde offertes aux parents salarié-e-s, information et formations sur les questions d’égalité de genre, représentation équitable des sexes à tous les niveaux de la hiérarchie, etc. Toutes ces mesures permettent d’amorcer un rééquilibrage des investissements des hommes et des femmes dans les sphères domestique et professionnelle. Les Socialistes proposent dès lors la création d’une certification genevoise pour encourager les entreprises du canton à adopter ce genre de pratiques et soutenir les efforts de celles qui se sont déjà engagées dans cette voie.

A l’autre bout du spectre, en revanche, certains employeurs peu scrupuleux n’hésitent pas à prendre des mesures pleinement discriminatoires à l’encontre des femmes. C’est le cas du licenciement au retour du congé maternité, soit après la période de protection légale de 16 semaines suivant l’accouchement, et qui concernerait selon une étude récente près d’1 femme sur 10 en Suisse. Réagissant à ce constat choquant, le socialiste Mathias Reynard a déposé 3 objets au Conseil national pour réclamer une meilleure protection des mères après leur congé maternité. Les député-e-s socialistes genevois-es lui emboîtent le pas et déposent à leur tour une résolution à l’Assemblée fédérale demandant que les sanctions prévues dans de tels cas soient revues à la hausse, que les femmes soient mieux protégées (allongement de la durée de protection légale, possibilité de réintégration suite à un licenciement discriminatoire), qu’elles soient encouragées à faire valoir leurs droits (large campagne d’information à destination des mères) et, le cas échéant, soutenues dans cette démarche (inversion du fardeau de la preuve, accompagnement juridique par des organismes spécialisés).

Des quotas pour lutter contre la sous-représentation chronique des femmes dans les instances politiques

Pendant longtemps, les hommes étaient jugés seuls à-même de penser et diriger les affaires publiques. Si cette vision sexiste appartient à une période fort heureusement révolue, les instances de notre canton en portent encore les stigmates. De manière symptomatique, les femmes continuent en effet d’y être largement sous-représentées. Avec 32 femmes seulement sur 100 député-e-s pour l’actuelle législature, le Grand Conseil ne fait pas exception. Les conseils municipaux ne sont pas non plus en reste, à l’image de celui de la Ville de Genève, composé aux 2/3 d’hommes. Aussi, la (très) lente évolution de la part des femmes dans ces instances ne saurait faire oublier que, lorsqu’il s’agit de candidatures politiques, les hommes sont toujours plus nombreux à oser sauter le pas. En demandant que soit inscrit dans la loi le principe d’une représentation équitable des sexes (au moins 40% du sexe le moins représenté) dans les listes de candidat-e-s présenté-e-s au Grand Conseil et dans les conseils municipaux, les Socialistes souhaitent encourager activement les candidatures féminines dans le but de concrétiser, à terme, la parité dans les instances politiques de notre canton.

Avec ces 4 objets, et en agissant sur tous les fronts, le Parti socialiste genevois entend renforcer la lutte contre toutes les formes de discrimination que les femmes continuent de subir dans les sphères domestique, professionnelle et politique, 24 ans après la promulgation de la Loi fédérale sur l’égalité entre femmes et hommes (LEg). En cette année féministe, les Socialistes espèrent vivement pouvoir compter sur le soutien de tous les partis pour faire progresser concrètement l’égalité à Genève.

Lire la Résolution sur la protection des mères au retour de congé maternité
Lire la Motion sur l’accueil des personnes victimes de violence domestique
Lire la Motion sur l’établissement d’un label égalité pour les entreprises

Pour plus d’informations :

  • Caroline Marti, Vice-présidente du PS genevois, Députée (079 796 36 23)
  • Youniss Mussa, Député suppléant et co-président du Groupe égalité PS (076 679 63 12)
  • Thomas Wenger, Chef de groupe, Député (079 476 69 45)

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