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Votation du 17 mai 2020 : les mots d’ordre du Parti socialiste genevois

Réuni-e-s en Assemblée générale hier soir, les Socialistes se sont prononcé-e-s sur les objets qui seront soumis à votation populaire le 17 mai prochain à Genève. Les Socialistes ont largement rejeté les objets fédéraux et se sont prononcés en faveur des objets cantonaux, à l’exception de la présidence du Conseil d’État pour lequel la liberté de vote est laissée aux membres du PSG.

Objets fédéraux

Initiative de limitation : NON aux barrières imposées par l’UDC
L’assemblée générale du PSG s’est bien évidemment opposée au texte de l’UDC visant à limiter l’immigration. Cette initiative mettrait sérieusement en péril l’accord sur la libre circulation des personnes entre la Suisse et l’Union européenne, en vigueur depuis 2002. Les Socialistes sont convaincu-e-s que l’immigration est une chance pour notre pays, que ce soit pour des raisons culturelles ou économiques, et il n’est donc pas question de fermer les frontières et de restreindre les droits d’une partie de la population active à Genève. Pour les Socialistes, il est indispensable de lutter contre le dumping salarial et de renforcer la protection de tou-te-s les travailleur-euse-s. L’UDC a la fâcheuse habitude de prendre pour bouc-émissaires les travailleur-euse-s étranger-ère-s, qui seraient responsables de tous les maux sur le marché du travail. Or ce sont les milieux économiques et patronaux qui rechignent à mettre en place des mesures efficaces pour protéger les travailleur-euse-s. C’est là-dessus qu’il faut agir aujourd’hui, et non en rompant les accords avec l’Union européenne, ce qui ne ferait que favoriser le travail au noir et la sous-enchère salariale. L’initiative de l’UDC est trompeuse et manque sa cible. Elle sera fermement combattue par les Socialistes.

Protégeons les espèces menacées : NON à la loi sur la chasse !
Les Socialistes se sont opposé-e-s à la révision de la loi sur la chasse, qui autorise des tirs « préventifs ». Avec un tel dispositif, des animaux d’espèces protégées pourraient être abattus alors même qu’ils n’ont commis aucun dommage ni dégâts. Cette nouvelle loi permettrait au Conseil fédéral de décider seul des espèces qui devraient être régulées, sans que le parlement ni le peuple ne puissent donner leur avis. Enfin, les Socialistes ont regretté que cette loi ne prévoie pas de protéger des espèces actuellement en grand danger, comme le lièvre brun. La réintroduction de certaines espèces sauvages autrefois disparues de notre territoire doit être considérée comme une richesse à préserver pour notre biodiversité plutôt que comme une menace.

Stop aux cadeaux fiscaux pour les familles qui n’en ont pas besoin     
La majorité de droite aux chambres fédérales a choisi de faire bénéficier aux familles les plus aisées des déductions fiscales supplémentaires pour les frais de garde de leurs enfants. Le PS Suisse a lancé un référendum contre ces cadeaux aux familles qui n’en ont pas besoin. C’est à partir de 150’000 frs de revenu par ménage que ces déductions fiscales ont un intérêt. Et au-delà de 300’000 frs de revenu, ces déductions deviennent encore plus avantageuses. Ce sont donc les familles avec des revenus élevés qui en profiteront, tandis que la classe moyenne et les personnes les plus défavorisées ne bénéficient d’aucun avantage supplémentaire. En instaurant de telles déductions fiscales, le manque à gagner pour les cantons serait d’au moins 70 millions de francs par année. Au final, ce sont les prestations publiques qu’il faudra sabrer, et c’est toute la population qui en fera les frais. Pour les Socialistes, une véritable politique familiale ne se mène pas par des incitations fiscales auprès de personnes qui n’en ont pas besoin. Les priorités pour les familles devraient être mises sur les places en crèche, les primes d’assurance maladie moins élevées ou des logements abordables et accessibles.

Objets cantonaux

OUI à une fiscalité juste, progressive et non concurrentielle, OUI à Zéro pertes !
Les membres du PS genevois ont unanimement plébiscité l’initiative cantonale Zéro pertes, qui défend les services publics et correspond exactement aux valeurs défendues par le PS en matière de fiscalité. En prévision des grandes réformes fiscales fédérales, le PS genevois, les syndicats et les partis de l’alternative ont lancé une initiative constitutionnelle demandant d’une part que l’État agisse en faveur de la réduction de la concurrence fiscale intercantonale, un mécanisme injuste qui favorise la sous-enchère fiscale entre les cantons. D’autre part, cette initiative amène des garanties indispensables quant aux futures réformes fiscales. Elle exige que ces réformes obéissent aux principes de préservation du financement des services publics et des prestations à la population. Elle exige aussi le maintien du niveau des recettes fiscales ainsi que le renforcement de la progressivité de l’impôt. Si elle était acceptée, l’initiative garantirait enfin que les réformes à venir ne se fassent pas au détriment des prestations à la population.

Pour la dignité des travailleur-euse-s, 23 francs, c’est un minimum
La Suisse ne dispose actuellement d’aucun salaire minimum qui protègerait les travailleuses et travailleurs contre les salaires de misère. Pour de nombreuses branches non conventionnées, les employeurs sont libres de rémunérer les employés aux conditions qu’ils ont choisies, sans obligation légale. Et même dans les secteurs qui sont au bénéfice d’une convention collective de travail, les minimas imposés ne permettent pas toujours de vivre dans des conditions dignes. A Genève, 10% des travailleurs et des travailleuses ont un revenu inférieur à 23 frs de l’heure, soit moins de 4000 frs par mois pour un travail à plein temps. Avec des revenus aussi bas, les aides sociales sont souvent sollicitées. Il est temps d’imposer aux organisations patronales et aux entreprises de payer des revenus décents à tous leurs salariés, et en particulier aux femmes qui sont les plus nombreuses à toucher des bas salaires puisqu’elles représentent les deux tiers des travailleurs les plus précaires. Nombre de travailleur-euse-s sont obligé-e-s aujourd’hui de cumuler des emplois car leur salaire ne leur permet pas de vivre de leur travail. Un salaire devrait pourtant permettre aux travailleur-euse-s de subvenir à leurs besoins. Inspirée par la loi sur le salaire minimum du canton de Neuchâtel, dont les premières évaluations montrent des résultats très positifs, l’initiative 23 francs, c’est un minimum, apporte un socle solide pour lutter contre la précarité des salarié-e-s.

Pour une aide à domicile garantie
Les Socialistes se sont naturellement prononcé-e-s en faveur de l’aide à domicile pour toutes et tous. Avec le vieillissement de la population, les besoins en soins à domicile sont de plus en plus importants. L’institution de maintien à domicile (IMAD) est le seul prestataire de soins à domicile dans le canton ayant une obligation d’admettre. Grâce à cet article constitutionnel, son financement serait garanti, au même titre que d’autres grandes régies publiques comme l’Hospice général et les Hôpitaux universitaires de Genève. Avec cette modification constitutionnelle, l’Imad bénéficiera de garanties financières qui lui permettront de mener à bien sa mission, dont toute la population genevoise peut être amenée à bénéficier.

Liberté de vote sur la présidence tournante du Conseil d’État
Au cours de leurs discussions, les Socialistes ont trouvé des avantages à revenir à une situation de présidence tournante au Conseil d’État, datant d’avant la constitution actuelle. Notamment, ce système favorise le fonctionnement collégial et le partage des responsabilités entre les membres du Conseil d’État. Les Socialistes ont toutefois reconnu les avantages d’une présidence unique au Conseil d’État, notamment le fait d’avoir un-e seul-e interlocuteur-rice dans les relations extérieures, par exemple avec les partenaires de la Genève internationale et de l’agglomération transfrontalière. Le PSG ne donnera donc pas de consigne de vote sur cet objet qui présente des atouts comme des points faibles, mais qui ne constitue pas un enjeu majeur pour le canton et la population.

Circulation routière : OUI aux aménagements pour la mobilité douce et la réappropriation de l’espace urbain par les habitant-e-s
Les Socialistes s’engagent en faveur de la mobilité douce et soutiennent le projet de loi du Conseil d’État qui permet de lever l’obstacle au réaménagement des voies de circulation lié au stationnement. Jusqu’à présent, toute suppression de place de parc devait être compensée par une place en parking souterrain, rendant très contraignante toute velléité de réaménagement des voies publiques, notamment pour créer des pistes cyclables, espaces piétons ou voies pour les transports publics. Cette loi progressiste a été attaquée par référendum par le lobby des automobilistes, qui ne jure que par les parkings, places de parcs et autres voies prioritaires pour les voitures. Il est temps de remettre en question l’ère du tout-voiture. Cette loi est un petit pas dans cette direction, c’est pourquoi les Socialistes l’ont largement soutenue.


Pour plus d’informations :

  • Gérard Deshusses, Président du PS genevois (079 605 67 84)
  • Caroline Marti, Vice-présidente du PS genevois (079 796 36 23)

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