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AVS 21 : l’un des plus importants sujets de la législature

Par Christian Dandrès
Conseiller national


Avec cette réforme, le Conseil fédéral propose un transfert de charges des employeurs vers les salarié-es, les assuré-es et la majorité de la population. Il prévoit d’augmenter l’âge de la retraite des femmes et la TVA, impôt antisocial. Il veut renoncer au financement paritaire, pourtant la base en ce domaine, et supprimer la référence commune d’un âge de la retraite, pour « flexibiliser ». Les assuré-es partiraient à la retraite entre 62 et 70 ans.

AVS 21 discriminerait donc les femmes et creuserait les inégalités sociales. Les personnes aisées pourraient partir à 62 ans tandis que les autres devraient travailler jusqu’à 8 ans de plus, alors même que leur espérance de vie est plus courte.

Pour poser les bases d’un débat orienté vers les besoins de la majorité de la population, j’ai posé durant la dernière session parlementaire 4 questions au Conseil fédéral : quel pourcentage de cotisation sociale supplémentaire serait nécessaire pour ne pas devoir travailler plus longtemps (question 20.5674), quels efforts AVS 21 demande aux employeurs (20.5672), quelle est la différence d’espérance de vie selon le niveau des revenus et de fortune (20.5672) et, selon ce même critère, quel est aujourd’hui l’âge de départ effectif à la retraite (20.5673) ?

Les réponses à ces questions sont éloquentes : 0,3% de cotisation supplémentaire (parts employé-es et employeurs réunies) suffirait à maintenir l’âge de la retraite des femmes et 0,6% supplémentaire permettrait d’éviter la hausse de la TVA. Le Conseil fédéral montre avec sa réponse à ma deuxième question que les employeurs seraient les grands gagnants d’AVS 21. Ils ne paieraient rien, exception faite de la TVA que certains d’entre eux supporteraient comme tout le monde, lorsqu’ils sont les consommateurs finaux des produits taxés.

AVS 21 péjorerait les conditions de retraite et ferait passer à la caisse les femmes et les travailleur-euses, alors que le niveau des rentes ne permet déjà pas à 337’000 personnes de vivre décemment. C’est Genève et Lausanne réunies ! Ces personnes ont recours aux prestations complémentaires pour leurs besoins vitaux. Ce nombre augmente de 2,7% par an. Le Parti socialiste doit s’engager pour défendre et améliorer les retraites au niveau suisse, comme il l’a fait à Genève en protégeant celles du secteur public (loi 12228 sur la CPEG).

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