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Budget 2021 du canton de Genève : quelle vision pour une sortie de crise ?

Par Léna Strasser
Députée, cheffe de groupe


Le budget 2021 du canton de Genève, à l’ordre du jour du Grand Conseil, est à l’image d’un budget de fonctionnement: il cherche à limiter l’effet de la réforme d’imposition des entreprises et à maintenir tant bien que mal les prestations existantes. Pour y parvenir, il demande aux employé-es du grand État de se serrer la ceinture. A-t-on oublié que nous venons de traverser une crise profonde dont les effets perdurent ?

Car c’est justement à celles et ceux qui étaient en première ligne durant « la première vague » de la pandémie que le Conseil d’État demande de faire des efforts :

  • les membres du personnel hospitalier, qui ont lutté pour endiguer la première vague de la COVID19 et se sont organisé-es avec flexibilité et dévouement pour répondre présent-es et trouver des solutions, comme leurs collègues des EMS.
  • les membres du personnel des écoles et des lieux d’accueils éducatifs qui se sont adaptés pour continuer à suivre les élèves à distance, au travers d’outils qu’il a fallu s’approprier, ou à l’ancienne, en faisant la tournée des boîtes aux lettres, mais aussi par un contact rapproché auprès des élèves vivant des situations de précarité grandissante pour les soutenir, ainsi que leur famille, et les aider à s’en sortir.
  • la police, le personnel pénitencier, le personnel des services sociaux, comme toutes celles et ceux qui ont permis à l’État de continuer à fonctionner.

Ce budget aurait dû être à la mesure de la période que nous venons de traverser : hors de l’ordinaire. Hors de l’ordinaire, d’abord, en tendant à renforcer les prestations existantes pour faire face à l’augmentation des besoins de la population. Il aurait même été l’heure d’en faire émerger de nouvelles pour celles et ceux dont la situation est toujours tendue et pourrait basculer rapidement. Hors de l’ordinaire également, au vu de l’urgence climatique à laquelle nous faisons face, en proposant des investissements majeurs en vue de la transition écologique. Mais non, le Conseil d’État nous propose un budget de consensus, un budget qui, sans être un budget d’austérité, n’est pas non plus un budget de relance, un budget avec un déséquilibre des sacrifices : des efforts demandés à la fonction publique d’un côté, peu ou pas d’efforts dans la recherche de nouvelles rentrées fiscales de l’autre, un budget qui ne joue pas sur l’endettement.

Aux côtés des groupes de l’Alternative et des syndicats, le groupe socialiste au Grand Conseil sera force de propositions et s’opposera fermement à la détérioration des conditions de travail des employé-es de la fonction publique.

La session du Grand Conseil consacrée au budget se déroulera les 3 et 4 décembre 2020.

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