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La vie nocturne obtient de quoi survivre, mais pour combien de temps ?

Par Nicolas Clémence, Député suppléant
et Youniss Mussa, Député


Fermés par décision fédérale entre le 13 mars et le 6 juin, comme pratiquement toutes les activités dites «non essentielles » durant la phase aiguë de la crise du COVID-19, les établissements de la vie nocturne genevoise ont pu d’abord rouvrir, en partie, sur une courte période et à horaires limités, avant de se voir à nouveau contraints de fermer par décision du Conseil d’État le 31 juillet 2020.

Initialement prévue jusqu’au 28 août, la fermeture a été reconduite jusqu’au 16 novembre au moins, sans toutefois que le gouvernement ne prévoie d’aide particulière pour les entreprises, associations et employé-és concerné-es, comme cela a pu se faire pour d’autres secteurs économiques.

Suite à l’appel « À bout de souffle » publié par les actrices et acteurs des milieux nocturnes le 2 septembre, les député-es socialistes ont pu déposer la motion M2676 « Pour une aide urgente aux actrices et acteurs de la vie nocturne : À bout de souffle ! » afin d’inviter le Conseil d’État à concerter et à sauver ces établissements de la faillite, ainsi que les emplois de 1’000 travailleuses et travailleurs du secteur.

Poussé par l’appel et le dépôt de la motion, le Conseil d’État a pu négocier avec les milieux de la vie nocturne, et a déposé le projet de loi PL 12783 qui propose une aide de 2 millions de francs par mois jusqu’au 31 décembre, pour le paiement des charges fixes des établissements concernés. Le 1er octobre, le Grand Conseil a voté à la fois le projet de loi et la motion socialiste, offrant une solution de survie à l’ensemble des clubs, discothèques et dancings concernés, jusqu’au 31 décembre!

Reste à l’heure où nous écrivons ces lignes la question essentielle des travailleuses et travailleurs sur appel, qui n’ont plus droit aux RHT depuis le 1er septembre, vu l’arrêt de l’extension de celles-ci par la Confédération. Gageons que le Conseil d’État respectera l’article 6 du protocole d’accord signé avec les milieux nocturnes et poursuivra rapidement les négociations pour trouver une solution afin de ne laisser aucun-e de ces employé-es sur le carreau.

Pour la suite, il faudra trouver une solution, car ces établissements ne pourront rester fermés indéfiniment, même avec l’aide de l’État : ils remplissent une vraie fonction sociale, offrant des espaces festifs contrôlés et sécurisés, pouvant éviter la multiplication des fêtes privées qui peuvent apparaître ici et là, ou entraînant les jeunes à pratiquer un « tourisme festif » vers d’autres
cantons.

Chiffres clés

40:  établissements sont concernés par la fermeture obligatoire des clubs, discothèques, cabarets et dancings depuis le 31 juillet jusqu’au 16 novembre (au plus tôt).

2: Millions de CHF par mois ont été débloqués grâce à la motion socialiste « Pour une aide urgente aux actrices et acteurs de la vie nocturne : À bout de souffle ! »

1’000: Il s’agit du nombre d’emplois directs concernés. Le protocole d’accord prévoit la poursuite des négociations pour les travailleur-
euses sur appel.

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