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Oui à l’égalité des chances au cycle d’orientation

Nicole Valiquer,
Représentante du PS au Comité unitaire


Le 12 novembre 2021, le Grand Conseil a accepté largement, à l’exception du PLR et de l’UDC, le projet de loi du Conseil d’État modifiant la loi sur l’instruction publique (LIP). Un référendum contre ce projet a abouti, raison pour laquelle il est soumis à votation populaire le 15 mai 2022.

Nous avons toujours eu au cœur de notre engagement politique de nous inscrire dans les pas de l’école genevoise d’André Chavanne pour la démocratisation des études permettant l’égalité des chances de chacune et de chacun et pour la mixité dans les établissements scolaires.

Cet héritage dont nous pouvons être fières et fiers comme Socialistes, nous devons aujourd’hui encore le défendre avec force. En effet, si nous avons pu nous reconnaître dans les objectifs de la réforme du cycle entrée en vigueur en 2011, visant à une école plus exigeante pour toutes et tous, mais pas plus sélective, marquée par la volonté de lutter contre les inégalités sociales et offrant des débouchés clairement définis pour chaque élève promu-e du Cycle d’orientation, et à une valorisation de la formation professionnelle, force est de constater que la réalité est toute autre. Les inégalités se sont renforcées. Ainsi, entre 2011 et 2019, les orientations promotionnelles correspondant à un changement vers un autre regroupement plus exigeant ont fortement diminué et, à l’inverse, les orientations sélectives correspondant à un changement vers un regroupement moins exigeant ont augmenté. Bien plus, les élèves de la catégorie socioprofessionnelle défavorisée ont moins accès aux regroupements les plus exigeants que précédemment.

Le CO repose donc aujourd’hui sur une sélection précoce des élèves qui a un effet négatif sur les compétences scolaires des élèves et leur engagement dans les apprentissages. Il renforce les inégalités sociales plus qu’il ne les réduit.

La majorité du Grand Conseil a suivi le projet de loi du Conseil d’État pour une nouvelle organisation qui se fonde sur ce qui se fait déjà dans les cantons du Valais, du Jura et de Neuchâtel, ainsi que dans la majorité des pays. Elle s’appuie sur les études internationales les plus récentes et les recommandations de l’OCDE qui visent à ne pas séparer trop tôt les élèves dans des filières distinctes. Le projet met donc fin aux trois regroupements actuels qui n’ont pas permis d’améliorer l’orientation et surtout de développer les compétences des élèves les plus faibles.

Le projet soumis en votation marque la fin de l’orientation au primaire. Ainsi, la réforme prévoit de conserver, lors de l’entrée des élèves au CO, une organisation proche de celle du primaire, avec des élèves répartis indistinctement dans les classes selon le principe de mixité. Au cours des 9e et 10e années, les programmes seront les mêmes pour toutes et tous, avec des exigences différentes et progressivement plus importantes dans certaines disciplines selon le niveau de l’élève. À partir de la 11e année, chaque élève sera orienté-e vers les voies « Maturité » ou « Certificat », en fonction de ses choix et de ses résultats scolaires.

Les Socialistes apportent donc leur plein soutien à un projet qui améliore l’orientation des élèves en fin d’école obligatoire, en particulier vers la filière professionnelle duale et vers le post-obligatoire, et qui répond aux besoins de tou-tes les élèves, qu’ils ou elles aient des difficultés ou de la facilité dans leur parcours. Cette mixité permettra aux jeunes de partager des expériences communes et de renforcer une adhésion citoyenne, tout en respectant le rythme de chacun-e et en permettant à tou-tes les jeunes de trouver leur place dans la société. L’égalité comme projet plutôt que la discrimination !

Comment ne pas faire nôtre la conviction d’André Chavanne que « L’École n’est pas seulement transmission de connaissance ; elle doit être un monde accueillant. »

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