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Pour un partage plus harmonieux de l’espace urbain

Par Matthieu Jotterand
Vice-président en charge de la coordination des sections


Quatre ans après l’adoption de la Loi pour une mobilité cohérente et équilibrée, son application est au point mort (de même que bien des projets de mobilité cycliste et piétonne ou encore l’épineux dossier de l’accélération de la vitesse des bus).

Les voitures occupent une place disproportionnée de l’espace public, la plupart du temps stationnées et utilisées une fois sur deux pour les loisirs. L’élaboration de projets pour un partage de l’espace plus équitable est bloquée. Un exemple : la création d’une piste cyclable en lieu et place d’un dangereux contresens cyclable nécessite la suppression d’une rangée de voitures garées. Les places doivent être compensées dans un rayon de 500 mètres, en surface ou dans un parking souterrain.

A l’heure actuelle, ce mécanisme, particulièrement rigide, n’est utilisable que pour 0.5 % des places de parc annuellement et l’éligibilité des parkings souterrains est très restreinte (le taux d’occupation de 80 % ne doit pas être dépassé plus de vingt jours par an). Une dérogation à cette règle n’est possible que si la fluidité et la sécurité des modes bénéficiaires des projets s’en trouvent améliorées. Un exemple : une piste pour des bus qui leur permet d’éviter de longues minutes de bouchons ? Impossible, cela n’améliore pas la sécurité ! L’exemple pour les vélos susmentionné ? Impossible, il n’améliore pas la fluidité !

L’objet de la votation, qui a trouvé un large soutien au Grand Conseil, ne consiste pas à supprimer la compensation, mais seulement à l’assouplir sur trois points :

1. l’élargissement des possibilités techniques de compensation, principalement en prenant en compte le taux de remplissage des parkings souterrains de manière moins sévère,
2. la quantité annuelle de places pouvant faire l’objet d’une compensation est augmentée de 0.5 % à 2 %,
3. les conditions d’amélioration de la sécurité et de la fluidité pour les dérogations deviendraient alternatives plutôt que cumulatives.

Si l’électorat soutient cette modification, la LMCE pourrait enfin trouver une application concrète en zone urbaine. La population bénéficierait d’une prise en compte plus équilibrée de ses besoins dans l’espace public. Pour cette raison, le Parti socialiste vous invite à voter OUI !

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