Grégoire Carasso
Député au Grand Conseil, auteur du rapport sur les projets de loi 12895-A 12896-A
La Constitution genevoise se prépare à accueillir un nouveau monopole cantonal en son sein (art. 168). En effet, à une très large majorité (opposition isolée du PLR), le Grand Conseil a voté en septembre dernier deux lois prévoyant d’octroyer aux Services industriels de Genève (SIG) la responsabilité de déployer une vaste infrastructure sur notre territoire. Le peuple se prononcera le 13 février prochain.
Ce dispositif de transition énergétique est une pièce maîtresse pour répondre à l’urgence climatique. De quoi parle-t-on ? Avec un colossal investissement public de quelque quatre milliards, à la charge des SIG, l’objectif est de construire un réseau de 250 km d’autoroutes énergétiques. Ces artères vont distribuer du chaud et du froid sur l’ensemble des grands axes du canton, en se connectant ensuite aux réseaux capillaires (dits secondaires) qui, eux, restent en situation de pleine concurrence et s’appuient sur les entreprises privées locales.
La carte ci-dessous, annexée au plan directeur de l’énergie 2020-2030, permet de prendre la mesure du défi. Grâce à ce déploiement, Genève vise 80% d’énergies renouvelables en 2030. En tant que Socialistes, nous soutenons avec d’autant plus de conviction ce dispositif que le travail parlementaire a permis d’améliorer sous deux angles : la gouvernance (transparence et cadrage) d’une part, et le prix d’autre part, afin d’assurer que cette réalisation ne se fasse pas sur le dos des locataires.
Ainsi, ce projet incarne assez idéalement, à mes yeux, notre capacité collective à relever des défis environnementaux avec la recette suivante : investissements publics, tissu économique local et protection des droits sociaux.
http ://ge.ch/grandconseil/data/texte/PL12895A.pdf
